Les timbres Mercure ont tous été imprimés en typographie sur des presses rotatives.
Le premier timbre-poste français imprimé en typographie rotative a été le 10c Semeuse vert à partir du 4 mars 1922. Les presses Chambon d’une grande fiabilité seront utilisées sur une période de 60 ans (a voir sur le site des roulettes ou sur le site des barres de phosphore).
Sur un espace réduit et avec un fonctionnement simple, elles permettent d’obtenir des timbres (éventuellement polychromes) en feuilles finies à partir d’un rouleau de papier gommé de la largeur de la feuille. Très schématiquement, la presse se présente ainsi :
Le papier gommé, de la largeur d’une feuille de timbre, est débité depuis le rouleau (A) situé à la droite du schéma. Il est tendu entre deux cylindres d’appel (B et F)situés à chaque extrémité du plan de travail.
Suivent ensuite les deux blocs d’impression (C et D)pour le Mercure (dans le cas général, un par couleur plus un pour la date, le numéro de feuille et le numéro de presse). L’ordre de blocs peut changer. Dans le cas de la surcharge pré-oblitéré, le bloc dateur porte les clichés de surcharge et est placé après le bloc du timbre. (Sur l’exemple du timbre de franchise militaire Paix, la date et la surcharge sont rouge).
La feuille de papier gommée passe entre le cylindre d’impression comportant les quatre galvanos et le cylindre de pression garni des coussinets qui plaque le papier sur le cliché (C).
Un peigne (E) perfore à la volée les dents horizontales du bas de timbre et les dents verticales sur la hauteur d’un timbre.
Enfin un couteau (G), vertical à cette époque, coupe la feuille qui tombe sur un tapis de réception (H). Ce tapis avance toutes les 100 feuilles.
Les feuilles sont imprimées du bas vers le haut, comme le montrent les maculages laissés par le « jeu » de perforage,. blog papy24
Les cylindres sont préparés sur un banc (bloc à part entraîné à la main par une manivelle) qui permet l’ajustement des clichés et la préparation des coussinets d’impression.
Des essais sont réalisés en cours de mise au point.
Ci-après deux feuilles «tierces», dernières feuilles d’essais après la mise en train (Vente à Prix Net Robin–Philatélie ). Ces feuilles portent en marge une date de montage (?) et des numéros dits de «clichés».
Pour garantir la finesse de l’impression une ou plusieurs feuilles sont découpées et placées sur le cylindre de pression (Voir les souvenirs de Papy24)
Le réglage de l’épaisseur du coussinet et donc de la pression garantie la qualité de l’impression.
Toutes les feuilles sont vérifiées après impression. Une feuille fautée est éliminée et remplacée par une feuille de remplacement qui prend sont numéro.(les commentaires de Papy24)
Quelques défauts sont inhérents à ce type d’impression.
des réglages plus ou moins précis des éléments les uns par rapport aux autres en cours de tirage peuvent conduire à des timbres décentrés et des perforations déplacées.
Le papier se présente en rouleau. A l’intérieur d’un rouleau, le papier est abouté pour obtenir le métrage correct. Ceci conduit à une impression sur raccord. Pour repérer le raccord une “sonnette”, petit papier de couleur est parfois collé dans les marges. Les indications de Papy24.
Un dernier défaut relatif à la préparation de la presse survient lorsqu’ il y a de légères différences de développement entre les cylindres d’impression et les cylindres d’appel, occasionnant des irrégularités dans l’entrainement du papier. Quand le papier passe dans une zone de moindre pression (entre deux feuilles), le papier tendu glisse et reprend sa position occasionnant un petit saut sous le peigne de perforation qui se traduit par une dent plus petite. (là encore voir Papy24 ).
Ci dessous un exemple extrême issu de la collection de BG, le saut est exactement d’une dent.
PS : Merci à Papy24 pour son aide. vous trouverez le détail de la mise en route sur son blog.