Même à l’époque des Mercure, les accidents d’avion sont relativement rares.
Il faut ensuite des circonstances particulièrement favorables pour que le courrier récupéré soit encore identifiable puis que le destinataire conserve l’enveloppe.
Le cachet porté par cette lettre ne permet pas de déterminer l’année de l’envoi. On peut y deviner TOURNUS (Saône et Loire) ce que confirme l’adresse de l’expéditeur au dos et y lire le 25 août (potentiellement septembre avec un 9 mal formé).
Le 50c turquoise République (538) a été émis le 7 février 1942 et le 1,50f brun Bersier (517) le 14 février de la même année.
La lettre est donc partie au moins en 1942.
Se pose alors la question du tarif.
La surcharge aérienne pour le Sénégal est de 3,50 Francs par 5 grammes à compter du 2 mai 1941. Ce qui correspond exactement à l’affranchissement de la lettre.
Le destinataire étant un militaire, bien que rien ne figure sur la lettre, elle est très certainement en franchise.
Restent à déterminer les circonstances de l’accident.
En 1942 et 1943, il n’y a que très peu d’accidents impliquant des avions civils français. Le seul correspondant aux dates du cachet concerne le crash du Dewoitine D342 du vol Alger-Dakar du 27 septembre 1942, peu après le décollage d’Alger.
L’accident a eu un certain retentissement à l’époque car le général Barreau commandant en chef des troupes de l’A.O.F. aurait dû se trouver à bord. Sa femme et son fils y ont trouvé la mort. La thèse de l’attentat a été évoqué.
Les archives de la BNF montrent que l’événement a fait la Une du Figaro, du Petit Parisien ou de La Croix.
Je connais deux autres lettres provenant de cet accident.
La première vendue par David Feldman Genève en 2015.
Et celle-ci mise en vendue par Lettres et Covers en 2017.
Le contenu de la lettre a lui aussi a un peu souffert de l’incendie.